À plusieurs reprises j’ai été proche de Mélissa, ma cousine. Je l’ai longtemps considéré comme ma soeur. Étant dans ma famille et quelques mois plus jeune que moi, j’avais l’impression d’être son grand frère. Je la laissais décider des jeux et de la tournure des histoires. J’aimais sa créativité d’enfant unique, différente de la mienne. Je pouvais me mettre en pause et juste me laisser entraîner dans son univers.

Je ne me souviens plus vraiment du moment où ça s’est arrêté. Je pense que c’est lors de son déménagement. Nous devions avoir 8 ans. C’est jeune pour perdre sa soeur. En fait, un déménagement n’est pas une vraie perte. C’est pour ça que c’est bizarre. C’est un éloignement, tout simplement. On sait que l’autre existe, mais ailleurs.

Mélissa a déménagé souvent. Enfant, je trouvais ça bizarre. Moi, je ne déménageais pas. Je n’en voyais pas du tout la nécessité.

Je pense que notre relation s’est brisée, pour la première fois, à ce moment-là.

Ensuite vint l’adolescence. Je me souviens que nous nous écrivions des lettres. Beaucoup de lettres. Une correspondance. C’était son initiative. C’était Cool. C’était différent. On aurait pu s’appeler, mais non. Écrire et parler sont deux choses très différentes. Je m’en rends compte une nouvelle fois ici. Quand je lui écrivais, c’était profond. C’était très libérateur.

J’ai repris l’écriture, un peu à cause de toi.

Merci Méli! xx