La perspective de la mort, quoique intrigante, demeure terrifiante. J’y pense beaucoup ces temps-ci, d’une manière folklorique. Ce qui me perturbe en ce moment c’est « comment » on meurt. Par maladie, par souffrance… Est-ce qu’on finit par abandonner et que c’est par là que la Mort arrive?
Je sais c’est Fucked Up mais récemment, j’ai commencé à souffrir d’un malaise. J’ai justement un appel demain avec l’oncologue à ce sujet. Mon mal n’est pas dans les documents que j’ai lu. Ce ne semble pas relié à la chimiothérapie mais je ne peux pas dissocier ce mal des traitements. Y’a surement un lien.
Le mal est arrivé il y a plus d’un mois. C’est un maux de ventre banal qui augmente en quelques minutes, jusqu’à me couper le souffle. Je n’arrive plus a respirer, les larmes aux yeux. Ça peut durer jusqu’à 20 minutes et ça se termine par un réflexe de vomissement. Sauf que la seule chose qui sort c’est… De l’air. Mon estomac est vide. C’est étrange. Ensuite ça part, aussi vite que c’est venu. Ça me fait capoter parce que ça arrive très vite. J’ai à peine le temps de me préparer. C’est tellement souffrant que je m’entends dire « Fuck It, je veux mourir ».
La première fois je me suis dit que c’était alimentaire, parce que j’ai mangé une bonne quantité de fraises et le maux de ventre est arrivé, m’a coupé le souffle et m’a fait vomir. Je riais parce que je venais juste de manger ces fraises et pour la seule fois de ma vie, ce vomit goûtait les fraises fraîches! Je riais en disant « Wow c’est comme le meilleur vomi que j’ai jamais vomi! ». N’importe quoi.
Donc je pense à la souffrance en ce moment, au « comment » on meurt. Est-ce paisiblement ou dans une souffrance silencieuse? Je me demande si on ressent ses fonctions vitales s’éteindre, si on a le souffle coupé et qu’on est incapable de s’exprimer, de le dire à ses proches. M’man semble être morte paisiblement, un beau matin ensoleillé de septembre. Je n’étais pas là mais Guylaine, oui. Je me dis que ça se peut, que mourrir n’est pas souffrant… Mais peu importe, ça me fait capoter quand même.