S’il y a une chose dont je n’ai jamais soupçonné, en rapport à la chimiothérapie, c’est l’aspect de la sexualité. Avant de commencer mes traitements, j’ai regardé les vidéos que le CHUM a fait pour préparer les patients. Une de ces vidéos concernait les relations sexuelles.
Déjà, on se fait dire qu’on est malade, très malade. Ensuite, qu’on va avoir des traitements de chimiothérapie… Et qu’il va falloir éviter les fellations, autant pour moi que pour l’autre, à cause des muqueuses buccales, et qu’il va falloir mettre une capote pour le reste. Wow. Déjà que célibataire, une capote c’est plus ou moins l’fun même si c’est nécessaire pour se protéger. Célibataire, je me suis (presque) toujours protégé et quand ça ne me tentais pas, je restait Safe avec des pratiques Safe.
Avec Dany ça fait 10 ans que nous sommes ensemble et si ma mémoire est bonne, ça doit faire 9 ans qu’on ne se protège plus parce que 1) on a passé des tests et 2) on est un couple fermé. Rouvrir le tiroir pour des condoms c’est loin, très loin. L’autre fois on a essayé et j’ai pas aimé. Bon, c’est vrai qu’on ne sent rien avec ça. Peu importe ce que le Marketing veut nous laisser croire. J’ai pas aimé pour plusieurs raisons physiques mais je pense que le plus important c’est l’aspect psychologique. Cette fois-ci, c’est pour cause de maladie. Je pense que c’est ça qui est le plus difficile, savoir que son corps est malade et que ses fluides contiennent un élément externe qui peut être nocif pour l’autre. C’est dommage car même avec une libido normale, ça m’enlève tout le plaisir que j’avais. Il va peut-être nous falloir trouver des alternatives.