Sébastien, un de mes amis, m’a contacté hier. Ça faisait plusieurs années (2015 selon Facebook), qu’on s’était jasé. Il m’a confié qu’il pensait souvent à moi, depuis l’annonce de ma maladie. En 2019, Sébastien a perdu un de ses amis à la suite d’un cancer.

J’ai rencontré Sébastien au Drugstore, alors que j’y étais Barman. C’est drôle parce que Seb a débarqué avec des caméras. Il faisait partie d’une des premières télé-réalité du Québec nommée « Pignon sur rue ». Je n’écoutais pas vraiment la télé et j’avais trouvé ça « vedette ». Dans le Village, c’était pas simple d’être « vedette », ça venait avec un lot d’attention pas nécessairement voulu. Bref, j’avais déjà mon idée faite sur lui.

J’adorais ce travail, Barman. C’est Paul, un des gérants, qui m’avait « Spotted » un après-midi de juillet alors que je déprimais, saoul, avec un ami. J’étais déprimé parce que j’arrivais à Montréal avec des dépenses à payer. La boutique Ernest à laquelle je devais travailler avait brûlée! Mon transfert n’avait donc pas eu lieu. Mon ami avait acheté une bouteille de Goldschläger pour nous deux. Je ne supporte pas l’alcool, je deviens saoul rapidement. Je pense retenir de ma mère là-dessus. Paul était venu me voir pour me proposer du travail, à la Gay Pride. Dans ce temps-là, les Partys et l’alcool était encore permis à même la rue. J’ai trippé raide. J’ai fini Barman par la suite.

Les caméras ne suivaient pas toujours Sébastien. Un soir, il a été mon serveur sur l’étage que j’occupais. Ça été super Cool. J’ai adoré sa personnalité et mon idée a changée. C’est devenu un très bon collègue et un ami rapidement. On était presque voisin et on sortait assez souvent ensemble dans les Clubs… Avec feu Stéphane.

Je ne connaissais pas l’ami que Sébastien a perdu. Je ne connais pas non plus l’histoire de sa maladie ni le rôle que Sébastien a joué. J’aimerais savoir même si ça me fait peur. Ça m’amènera inévitablement à réfléchir à ma propre maladie. J’ai peur pour mes proches. J’ai peur de leur causer de la peine. J’ai peur d’être un fardeau. Ce weekend, j’écouterai ce que Sébastien me racontera et je m’excuse à l’avance de lui faire revivre ces douloureux moments.