Grand-père Grenier semble être sur la fin. Je trouve ça épouvantable à écrire. Le médecin aurait donc eu raison… En fait, les statistiques auraient donc eu raison. Le verdict me semblait sévère, il y a quelques mois. Je n’y croyais pas vraiment… Pas aussi vite. Ça semble soudain et même si mes pensées vont vers Dany et toute la belle famille, une partie restent vers moi et mes propres statistiques.

Il y a quelques mois, grand-père Grenier avait eu un diagnostic de cancer de la plèvre. Il s’agit d’un cancer de l’enveloppe des poumons. Un cancer fort probablement causé par un travail exposé à l’amiante, il y a plusieurs dizaines d’années. Les médecins semblaient dire qu’il ne restait que quelques mois à grand-père. Nous étions quand même assez confiant car, suivant mon exemple, la chimiothérapie allait stabiliser la maladie et faire en sorte d’allonger sa vie. Les premiers traitements ont redonné de la vigueur à grand-père. Parfois, par FaceTime, il me posait des questions sur mes traitements et sur l’interprétation des résultats des scans. Je voyais bien qu’il était inquiet et je ça se comprend. J’essayais d’être le plus positif possible.

Jamais je n’aurais cru que dans son cas, la statistique sur la médiane de vie soit vraie. Inévitablement, ça me ramène à ma propre statistique, la médiane de vie de 30 mois qu’on m’a annoncé il y a de ça 11 mois et deux jours. À voir comment son état a changé du tout au tout dans les deux dernières semaines, ça me fait capoter. Je sais que ça arrive… Je sais que ça va m’arriver, un jour.