Hier j’ai reçu, en avance, l’appel de l’oncologue. Un appel de routine, comme à tous les mois. Il avait sous la main les résultats de mon second scan. Il était heureux de m’annoncer que tout était stable. Pour moi ça voulait dire « pas d’amélioration » mais pour lui, ça voulait dire « on continue ».
Je l’ai déjà dit dans le passé, j’aime beaucoup mon médecin. C’est certain que je lui fais confiance mais au-delà de ça, je le sens quand il est sincère et pour lui, ces résultats sont une bonne nouvelle. Je dis ça parce que pour ma part, j’aurais aimé entendre à nouveau les termes « régression majeure » et « c’est très rare ».
Je lui « parlais » souvent avant, à mon cancer. C’est Weird je sais mais c’est à l’intérieur de moi alors pourquoi pas lui parler… Comme on parle à sa conscience ou quand on s’explique à haute voix des situations pour mieux les comprendre. Anyway, moi je me suis toujours parlé à voix haute, comme si ça avait plus d’impact quand je m’exprime par la bouche et que j’entends ce que je dis. C’est comme quand on étudie à voix haute, on dirait que c’est plus efficace…
Ceci dit, j’ai moins « parlé » à mon cancer durant les derniers mois. Je souhaitais une régression de 25% mais je ne lui ai pas assez répété. Au début, je disais à mon cancer qu’il avait le droit de rester là, en dedans, mais que pour vivre, il avait besoin de moi… Il fallait trouver un terrain d’entente. J’avais alors demandé de ne pas se répandre et de diminuer de 50% afin d’ajouter des années à « nos » vies, que ça ne lui donnait rien de partir en fou et de nous consumer tous les deux. Je lui répétais ça aussi souvent que possible. Quand les résultats du premier scan son arrivés, j’ai été surpris d’entendre les bonnes nouvelles mais je le savais en dedans de moi.
Après, ça été différent. Je nous avais donné comme objectif une régression de 25%. Sauf que cette fois, c’est mon cancer qui m’a parlé. Il m’a dit qu’il ne bougerait pas, qu’il avait fait son bout de chemin et que là, il ne bougerait pas. J’ai pas trop insisté. Je me disais que c’était O.K., que je lui devais bien ça.