Hier (parce qu’il est 2h20 du matin) était mon retour en chimiothérapie pour mon 19e traitement (j’ai du prendre une pause d’un traitement pour aller chez le dentiste… Sachez qu’on ne peut pas se faire faire une extraction et un traitement de canal sous chimiothérapie). Bref, en salle de traitement, il y avait un homme qui semblait être de mon âge, pas loin de moi, qui capotait un peu parce qu’il était à son 6e traitement. Il disait à l’infirmière qu’il ne ressentait pas tous les effets secondaires que son entourage lui parlait. Je le comprends. Au début j’étais terrorisé.
Ce qui est plus sournois, c’est les effets secondaires « long terme ». Ceux qui sont propre à nous et qui dérangent. D’un traitement à l’autre, on peut ressentir les mêmes effets mais parfois c’est plus intense. Contrairement à mon oncle Claude, mon goût n’est pas altéré et je n’ai pas de nausées… Et c’est tant mieux. Sérieux, si la pizza arrête de goûter la pizza je vais capoter.
Moi, c’est l’insomnie le soir du traitement, comme en ce moment, à cause du Decadron, un anti-nausé puissant. Je suis fatigué mais je suis incapable de dormir. En plus, la position horizontale provoque des genres de reflux « d’air ». Je prends du Dexilant, un antiacide sous prescription, et normalement c’est efficace, sauf que le jour du traitement, je sens que mon appareil digestif est fragile. Certains me diront que c’est pas si grave, une nuit… Mais j’aime dormir! À chaque 2 semaines c’est la même chose. Je fais avec parce que je n’ai pas le choix. On a même essayé 15 mg de Zopiclone, un somnifère normalement efficace à 7,5 mg mais pour moi, ça ne me fait rien, j’ai les yeux grands ouverts.
J’ai d’autres effets secondaires aléatoires, comme la perte de mes cheveux. À mon avis ça prendra du temps mais je devrais tous les perdre. J’ai aussi une sensibilité aux extrémités quand l’eau est trop chaude. Je me suis rendu compte de ça parce que le jour du traitement j’ai tendance à avoir froid. Plus la journée avance et plus j’ai froid aux extrémités. Je vais prendre une douche et parfois l’eau chaude va me faire l’effet d’un engourdissement similaire à quand on se lave les mains gelées en hiver. Un genre de picotement désagréable.
En fait, je ne sais pas combien de temps je vais endurer ça. Plus le temps passe, plus je me demande à quoi ça sert. Pas d’inquiétude, je n’ai pas les idées noires mais c’est une réflexion qui va et vient.