Demain aura lieu mon second traitement de chimio. C’est étrange, le cancer fait partie de ma vie depuis un peu plus de un mois et on dirait que ça fait une éternité. Je pense que le bout de chemin fait mentalement depuis l’annonce du 16 juillet est grand. Annonce « officielle » sans me donner trop de détails!

Le 16 juillet dernier je rencontrais la médecine interne de l’hôpital Notre-Dame (HND). Le docteur m’annonce (maladroitement) que j’ai un cancer généralisé. Le monde s’écroule. Je ris nerveusement. Je mentionne l’aide médicale à mourir parce que pour moi, un cancer généralisé c’est une sentence de mort et il doit me rester quoi, 2 mois à vivre? C’est vraiment la Fucking marde. Je le trouve con, le médecin. Je lui demande de répéter, de mettre de « l’empathie » dans sa voix. Tout est Weird. J’ai le goût de pleurer. Je le vois bien dans la face de Dany que pour lui aussi le monde s’écroule. Nos vacances, notre mariage, notre rêve en Gaspésie, nos vies, tout ça est terminé. Je le vois bien que ça lui fait mal. Je capote. Je ne veux pas lui faire mal. Je me sens coupable, c’est con, je suis comme ça. J’ai le goût d’hurler. Je pense à Nico, Audrée, mon père, ma tante Guylaine. Fuck. J’ai juste le goût de m’en aller et d’appeler tout ce monde-là pour leur dire et pleurer. Journée de marde!

J’aimerais retourner au 16 juillet pour me prendre dans mes bras et me dire : Calme-toi. Le cancer généralisé c’est comme une maladie chronique. Tu pourras jamais en guérir mais tu peux le traiter avec la chimio pour espérer que ça arrête de progresser. Tu te souviens de Vincent, il fait de la dialyse pendant toute une journée, de manière régulière depuis toujours… Ben ça sera un peu comme ça pour toi maintenant, à la différence que tu vas faire de la chimio. Tu vas pouvoir continuer à travailler, les jours où sa va, parce que t’aimes ça, travailler. Tu pourras même revoir ton horaire pour du temps-partiel, parce que t’aimais ça quand t’étais (plus) jeune et en santé. Les vacances, le mariage, le rêve en Gaspésie pourront être revus. Tout, en fait, pourra être revu. Y’a rien de fini pis t’es Fucking fort. Calme-toi.